La lumière de la nuit de Keigo Higashino


La lumière de la nuit - Keigo Higashino - traduit du japonais par Sophie Refle - Collection Actes noirs - Actes Sud - 2015.

Alors qu’un prêteur sur gages est retrouvé assassiné dans un immeuble en construction d’Osaka, le policier Sasagaki établit rapidement que la dernière personne à avoir vu la victime avant sa mort est une femme vivant seule avec sa fille Yukiho. Celle-ci a une dizaine d’années, tout comme Ryōji, le fils du prêteur sur gages, et fréquente la même école. Pour le reste, l’enquête est dans l’impasse.
L’année suivante, un ami de cette femme meurt dans des circonstances étranges, puis c’est elle-même qui disparaît. La police conclut à l’accident dans un cas, au suicide dans l’autre.
Le temps passe. Yukiho devient lycéenne, puis étudiante ; elle se marie, divorce, se remarie. Rien ne semble pouvoir arrêter son ascension sociale. Ryōji, de son côté, vit en marge de la société, s’enrichit dans des combines douteuses et se débarrasse par tous les moyens possibles des obstacles qu’il rencontre sur sa route… Quand le policier Sasagaki – désormais en fin de carrière, et hanté par l’échec de l’enquête sur la mort du prêteur sur gages – rouvre le dossier, la mort frappe à nouveau.(résumé de l'éditeur)


En général, je ne suis pas adepte de gros pavés, mais celui-ci (672 pages) fait exception. 
En plus, je trouve le titre très beau ainsi que la couverture qui m'ont donné vraiment envie.

Je me suis laissé emporté par cette histoire dont l'atmosphère noire et inquiétante ne faiblit pas et ce jusqu'à la fin. L'écriture de Higashino est fluide et agréable. Il m'aura fallu néanmoins un effort de mémorisation pour les noms japonais qui parfois se ressemblent d'un personnage à l'autre. Mais l'auteur restitue de manière habile et naturelle la place et le contexte dans lequel évolue chaque personnage lorsque celui-ci revient dans un chapitre dont l'histoire nous avait été conté quelques chapitres auparavant. La construction est classique mais bien huilée. En gros, un ensemble de chapitres : une histoire, un personnage, une époque. Des histoires qui s’additionnent au fil des années (étalées sur 20 ans) et les dernières pièces du puzzle pour les toutes dernières pages. C'est assez jubilatoire.

J'ai aimé plonger dans ce japon des années 1970 et 1980, sa culture, ses codes sociaux et culturels et suivre les évolutions technologiques. L’essor du jeu vidéo par exemple qui fait partie intégrante d'une partie de l'histoire, la concurrence rude vis à vis des brevets, l'espionnage industriel, la bulle économique qui éclate... 

Chaque histoire qui nous est racontée est véritablement prenante et certaines sont très originales et surprenantes. On a soif de connaître le destin de ces deux enfants meurtris dès l'enfance. Les passages de leurs années étudiantes sont mes préférés. 

J'ai aimé la pugnacité de l'inspecteur, sa discrétion, ses doutes et sa détermination sans faille. 

J'ai aimé me faire mener par le bout du nez par Keigo Higashino. C'est un conteur de talent. Il sème des indices, dévoile une partie de son puzzle et sait créer la frustration chez le lecteur. Le dernier tiers du roman se lit avec avidité. Une révélation bouleversante et de taille pour clore brillamment le roman. juste parfait!  

La lumière de la nuit - Keigo Higashino - traduit du japonais par Sophie Refle - Collection Actes noirs - Actes Sud - 2015.

Commentaires

Jérôme a dit…
La littérature japonaise est pour moi comme la littérature nordique, je la préfère loin des polars ;)
Guillaume a dit…
@Jérôme : pourtant au delà de l'intrigue policière, il y a plein de sujets sociétaux abordés dans ce roman qui pourraient te plaire je pense.
dasola a dit…
Bonjour Guillome, un petit peu long mais très bien quand même. Un écrivain que j'apprécie. Bonne journée.
Guillaume a dit…
@Dasola : je découvre l'auteur avec ce roman ! Ce ne sera pas le dernier, c'est certain.