Gravesend de William Boyle
Coup de projecteur pour ce numéro 1000 de la collection Rivages/Noir qui fête cette année ses 30 ans. Premier roman de cet américain qui fait son entrée dans le roman noir.
Gravesend est un quartier pauvre et déshérité de Brooklyn où les personnages sont complètement désabusés et hors-jeu. C'est le cas de Conway, un trentenaire paumé depuis l'assassinat de son frère homosexuel 16 ans plus tôt. Il va enfin pouvoir accomplir sa vengeance et tuer son meurtrier, Ray Boy qui sort juste de prison. Evidemment passer à l'acte n'est pas aussi simple que prévu surtout quand Ray Boy lui annonce qu'il souhaite mourir de ses mains. D'autres personnages tout aussi désespérés et malchanceux vont eux aussi se retrouver dans des situations de plus en plus glauques.
Tous les ingrédients d'un roman noir sont réunis : drame, vengeance, fatalisme. Pour l'ambiance, c'est réussi. Si j'étais au départ avec ces personnages de loser, peu à peu il m'ont semblé manquer d'épaisseur ou du moins, je m'y est accroché de moins en moins. Côté intrigue, pareil. C'est du déjà vu, ce qui n'est pas un problème en soit, mais il y a un truc qui manque pour moi, dans l'enchaînement des situations, et par des coïncidences un peu trop grosses.
Par certains côtés, ce roman m'a rappelé ceux de Jason Starr où les personnages sont plus crédibles et l'intrigue plus intense. Je vous donne l'impression de n'avoir pas tant aimé ce roman et pourtant j'ai voulu savoir comment tous ces malheureux allaient finir. Pas bien, on s'en doutait.
Encore du noir et Action suspens m'ont donné très envie de lire ce roman et en parlent avec enthousiasme !
Gravesend - William Boyle - traduit de l'américain par Simon Baril. Rivages/Noir - 2016.
Commentaires
@ Jérôme : oui oui vas-y :