Sauvage de Jamey Bradbury
Déjà toute petite, Tracy aimait passer ses
journées dans la forêt à la parcourir, à poser des pièges pour capturer des
animaux. La forêt est un besoin vital, un véritable refuge. Elle peut aussi y
apaiser sa faim de manière particulière : en buvant le sang des animaux,
ce qui lui donne accès à des instants de vies. Sa mère lui a cependant posé une
limite à ne pas franchir : celle de ne pas faire saigner un être humain.
Devenu adolescente, la forêt lui permet de maîtriser sa colère. Un jour, elle
se fait surprendre par un homme qui arrive derrière elle. Elle sort son
couteau, tombe et s’évanouie. Une fois repris connaissance, elle est persuadée
qu’elle a tué cet homme, pourtant... Cette agression va déclencher plusieurs événements qui la confrontera à sa mère morte un an auparavant, à son père et à
un nouveau venu dans la famille...
Sauvage est un beau roman d’apprentissage où
l’héroïne nous fait partager sa passion pour les courses de chiens de traîneaux et nous fait ressentir intensément sa connexion fusionnelle avec la nature. Le
deuil de sa mère est difficile, obsessionnelle pour cette jeune fille en
devenir. Le lecteur ressent ce bouillonnement intérieur. Cette sauvagerie qu’elle
éprouve au plus profond d’elle-même s’apparente à celle de sa mère au même âge
ce qui la déstabilise, lui fait peur et à la fois la rassure. Elle ne peut en parler à personne même
pas son père. Surtout quand elle voit apparaître sa mère à l’entrée du chemin
de la maison qui lui paraît si réelle…
Les touches de fantastique (annoncée dans la
quatrième de couverture) n’ont pas été pour me déplaire (bien au
contraire !) et servent véritablement l’histoire. Pourtant il m’a fallu
parfois relire certains passages pour bien comprendre ce qui ressortait du réel
et du fantastique. J’ai aimé l’intensité du personnage, l’engrenage des situations
dont la tension monte crescendo et le final pourtant prévisible.
Pour un premier roman, j'ai été conquis même si les allers retours entre le présent et le passé méritaient parfois d'être plus clairs, à moins que cela soit voulu.
Pour un premier roman, j'ai été conquis même si les allers retours entre le présent et le passé méritaient parfois d'être plus clairs, à moins que cela soit voulu.
Pour ceux qui apprécient les autres romans de
l’éditeur, on pense à My absolute darling de Gabriel Tallent, pour son héroïne
en perte de repère ou à Dans la forêt de Jean Hegland pour la beauté de la
forêt. Les comparaisons s’arrêtent là. Et pour finir, je suis toujours aussi admiratif des couvertures et des choix graphiques de l'éditeur. Celle de Sauvage est de toute beauté.
Sauvage - Jamey Bradbury - traduction de l'anglais par Jacques Mailhos - Gallmeister - Sortie en librairie le 07 mars 2019
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