Eloge du peu de Koike Ryûnosuke

 


A quel moment les objets auxquels nous tenons deviennent-ils des obstacles à notre bonheur ? Qui suis-je avec ces choses qui font partie de ma vie ? Qui suis-je sans ces possessions ? L’argent peut-il quand même faire le bonheur ?
Le moine zen Koike Ryûnosuke nous invite à adopter les bonnes stratégies face au désir pour retrouver le pouvoir de choisir et le courage d’être soi. Car il s’est vu confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes incertitudes, et il partage ici, avec amitié, les leçons tirées de ses expériences. On découvrira ainsi que le choix de la frugalité peut se révéler le plus raffiné des plaisirs.
Que le lecteur se rassure : vivre sobrement, ce n’ est pas renoncer à tout. C’est, au contraire, ne renoncer à rien de ce qui nous est essentiel pour faire de la place à qui l’ on est vraiment.  (présentation de l'éditeur)

Eloge du peu vient de sortir en poche aux éditions Picquier. Je réalise que nous n'avions point parlé ici de ce livre à sa sortie en grand format en 2017. Et pourtant, ce livre a tellement raisonné en nous depuis ! "Eloge du peu", véritable mantra sur l'Avenue

Un livre qui nous a permis de nous séparer de centaine d'objets auxquels nous pensions ne jamais pouvoir nous défaire. A commencer par des photos argentiques (sacrilège dirons certains!). Se séparer des objets, c'est aussi faire le ménage dans sa tête et ça fait un bien fou ! Vêtements, vaisselle, livres, cds, dvds, jeux, meubles...tout y est passé depuis. Nous avons revu et examiné un par un tous nos objets et gardé ce qui nous semblait important à nos yeux, à garder près de soi. Fini l'accumulation. 

Lorsqu'on achète un livre, par exemple, un autre doit quitter la maison !  Une démarche qui prend du temps. Nous avons commencé à par des objets banals avant de s'attaquer au dur, la "séparation psychologique" est plus facile. Cela doit bien faire au moins quatre années que régulièrement nous nous séparons de petits ou gros biens matériels. Jusqu'ici, aucun regret (c'était au départ notre grande appréhension). 

L'occasion de discuter et d'échanger aussi avec nos amis et proches sur cette démarche. Essayez et vous verrez, les réactions sont diverses et très intéressantes à constater ("Comment ça, tu jettes un live, mais t'es fou !" "Les amis, à force de vider votre maison, vous allez entendre l'écho de vos pas dans votre salon"). Attention, il ne s'agit pas pour nous de vivre avec deux assiettes, deux chaises et deux pantalons. Mais peser, prendre le temps de la réflexion avant d'acheter quoique ce soit (que l'on parle d'alimentation, de biens culturels, ou de souvenirs d'un voyage par exemple).

Cette expérience est le résultat de la lecture de ce livre. Mais il ne saurait bien sûr se résumer à cette finalité. Encré dans la vie du quotidien, ce moine zen a une approche globale. Son discours est frontal et vivifiant. 

C'est un livre à la fois philosophie et très pragmatique. Qu'est ce qui est important dans notre vie? Qu'avons nous véritablement besoin pour vivre et être heureux ? Un livre qui ne culpabilise pas mais éveille notre conscience. Revoir ses priorités pour aller à l'essentiel et devenir ce que l'on veut vraiment. Le travail de toute une vie!

Un livre "décroissance" qui se lit simplement, fait réfléchir et que l'on a plaisir à relire pour la piqure de rappel. 

Un grand merci à Philippe Picquier pour ce bel ouvrage à partager et/ou à offrir.

Eloge du peu - Koike Ryûnosuke - Picquier - 2020   

Commentaires

manU_Bouquins a dit…
Le tout est de savoir garder l'essentiel : les peluches ! ^^
le Bison a dit…
Mince... et moi j'ai acheté, sans profonde réflexion ni sans libérer d'autres places dans ma bibliothèque, un autre livre de Koike Ryünosuke, Courrier du coeur d'un moine zen...
joseph a dit…
non non et non, en cette période longue de confinement , de quarantaine, je me suis amusé de tous ces souvenirs allant des programmes mythiques de mon premier concert (Villard, Christophe, Michèle Torr), Led Zeppelin, Who, Genesis le premier cahier d'écolier de 1954(qui a fait l'admiration des éducateurs à l'école de devoirs)et les dessins ,et les photos avec les étudiants du secondaire et tant de choses dont les héritiers se déferont , trieront, et ainsi feront le deuil ou pas... je m'en fiche , je srai plus là physiquement pour y assisterou
Guillaume a dit…
@manU_Bouquins : ils nous restent donc 3 peluches à la maison (y'en a une qui n'a pas voulu apparaître sur la photo..)

@Le Bison : la question de la place s'est posée quand on s'est demandé si oui ou non nous allions ajouter une nouvelle bibliothèque dans la maison et de son emplacement...."Le courrier du coeur" me tente bien aussi. "L'art de la consolation" je l'ai emprunté en bibliothèque...

@Joseph : Nous avons beaucoup discuté avec nos parents de ce "tri" justement. A qui de le faire ? Chacun fait le sien ou se coltine-t-il aussi celui de ses parents (d'une génération où il est plus difficile de jeter pour certaines personnes) et celui de ses grands parents, quand les parents n'ont pas réussi à faire le tri (et deuil?) des leurs pour des raisons d'attachement sentimental avec l'argument (valable ou pas) de laisser une trace et/ou un héritage? Grand débat...
joseph a dit…
par contre , je partage le partage et la circulation des livres qui m'ont plu que je laisse , la lecture finie là où quelqu'un le trouvera et j'ajoute au crayon - quand il s'agit d'un(e) nouvel (le) auteur(e)- si ce livre vous a plu autant qu'à moi, n'hésitez pas à le faire savoir à vos connaissances, surtout si comme vous et via les liens sociaux pour que ce livre soit aussi acheté