Drive my car de Ryûsuke Hamaguchi
Quelle belle découverte que ce film primé à Cannes l'an passé pour son scénario. C'est une adaptation d'un extrait du recueil Des hommes sans femmes de Haruki Murakami.
On y découvre un couple, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre et sa femme Oto, scénariste. Ils ont une vieille voiture rouge qui leur permet de se déplacer d'une activité à l'autre et vers leur superbe appartement où les disques vinyles offrent de douces mélodies à leur union.
Après un drame personnel (qu'il ne s'agit pas de révéler ici), on retrouve deux ans plus tard, Yusuke. Celui-ci accepte de monter la pièce de théâtre de Tchekhov, Oncle Vania, lors d'une résidence d'artiste à Hiroshima.
On lui assigne une jeune femme comme chauffeur pour se rendre à son hôtel sur l'île de Seto. Dans un premier temps, il est très réticent car lui seul conduit cette voiture. Elle lui permet, lors du trajet, d'écouter sur cassette audio et de répéter les dialogues de la pièce. Il est néanmoins contraint d'accepter.
Drive my car est un film qui dure 3 heures. On ne les voit pas passer (sauf peut-être lors d'une scène un peu longue et pourtant très précieuse). Le spectateur est littéralement embarqué par cette histoire qui délivre ses secrets au fur et à mesure, dans un scénario à la fois linéaire et mystérieux.
La photographie y est magnifique. Notamment lors des longs trajets en voiture qui nous permettent d’apprécier les paysages japonais. Le parallèle entre ces trajets et le déroulement d'un travail de reconstruction du personnage principal est saisissant.
C'est l'un des parallèles du film. D'autres jeux de miroir ont lieu. Entre les vies, les personnalités, les émotions des acteurs qui répètent la pièce de théâtre.
Un film d'une grande maîtrise, subtil, délicat. Il nous parle de deuil, de création, de manque, de silence et il a résonné en nous.
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