Les Bien-Aimés de Christophe Honoré
Nous parlions il y a peu de la B.O., aujourd'hui, ce sera le film.
Dans Les chansons d'Amour, on découvrait Honoré aux commandes de son premier film musical. Bouleversé, j'étais alors allé voir le film de nombreuses fois en salles. Médusé par tant de beauté, de justesse, de légèreté aussi.
Une des directions principales des Bien-Aimés reste cette même légèreté. Catherine Deneuve chante qu'elle est resté une femme légère et on y croit. Son personnage est merveilleusement construit. Jeune elle était Ludivine Sagnier (dans les années 60) qui, au cours d'une rencontre aux frontières de la prostitution avait eu un enfant avec un médecin Tchèque. La fille de cet amour grandira pour devenir le personnage qu'interprète Chiara Mastroianni.
Et là, beaucoup moins de légèreté même si c'est un rôle ciselé et complexe dont elle s'acquitte admirablement. On la suit dans cette descente aux enfers d'un amour impossible pour un homme qui aime les hommes. Jusqu'à la chute, abyssale, le 11 Septembre 2001 à Montréal où, sur la musique de Missing d'Everything but the Girl elle ... Allez donc d'abord voir le film si ce n'est déjà fait. La bascule fonctionne.
Quant à l'homme qui l'aimera toujours sans retour, c'est au superbe acteur Louis Garrel qu'il revient. Il s'en tire d'ailleurs très bien et sa voix nous permet de reconsidérer Reims sous un angle nouveau.
Malgré toutes ces interprétations talentueuses et de très nombreux éclairs de génie esthétique (les pieds comme symboles de l'amour), le film peine à convaincre tout au long de ses 140 minutes. En effet, la magie opère à des moments clés. En particulier à la fin et au début (mais pour moi surtout à la fin : tout bonnement sublime). En revanche, il y a des creux, des bosses, qui gênent le plaisir du spectateur.
Un film à voir, et que je reverrai avec beaucoup d'intérêt, mais probablement une fois qu'il sera sorti en dvd.
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