Anges batailleurs de Christopher Bram
Cet essai est absolument passionnant. Christopher Bram passe en revue la vie et les œuvres des écrivains homosexuels qui ont marqué la littérature gay des années 40 à nos jours.
En préambule, il précise que ce livre est un recueil d'histoires de guerre et d'histoires d'amour. Il y sera souvent question de profondes amitiés entre écrivains. Et d'un large éventail de relations sexuelle et d'histoires sentimentales. Tous ces écrivains sont des personnalités passionnées et chacun exploite le désir à sa façon : ils sont froids et farouches, ou au contraire affectueux et vulnérables. Presque tous ont connu une vie de couple à un moment ou un autres, mais très peu ont été monogames. Les couples gays vivent souvent ouvertement ce que les couples hétérosexuels vivent en secret. Ou, pour reprendre les termes de l'historien Michael Bronski : "Les gay sont exactement comme les hétérosexuels. Sauf que les hétérosexuels mentent sur leur vraie nature".(p.10)
Dans ses analyses, Christopher Bram ne manque pas de donner son avis en tant qu'écrivain et aussi ses préférences sur tel ou tel roman. Au-delà des romans qu'il explore c'est aussi l'histoire de l'Amérique que le lecteur suit. Celle des revendications des minorités et celle des questions et bouleversements sociaux (ségrégation raciale, les émeutes des années 60, l'apparition du Sida au début des années 80) que porteront les écrivains dans leurs œuvres ou sur la place publique (engagement politique de James Baldwin par exemple).
Dans cet essai, j'ai découvert bien évidemment des écrivains que je ne connaissais pas (comme John Horn, James Purdy, Norman Mailer, John Rechy) ou juste de nom (Michael Nava ou Armistead Maupin...et oui j'ai n'ai pas encore lu Les chroniques de San Francisco !).
Mais aussi des hommes de théâtre comme Edward Albee (Qui a peur de Virginia Woolf - 1963) ou Tony Kushner et sa pièce Angels in America (1991) dont l'adaptation en mini série sera diffusée par par la chaîne HBO en 2003 (en cours de visionnage d'ailleurs). Et enfin des poètes (comme Franck O'Hara qu'il me tarde de lire). Autant vous dire que j'ai noté plusieurs références de romans (j'ai bien peur pour ma pile à lire).
Dans cet essai, j'ai découvert bien évidemment des écrivains que je ne connaissais pas (comme John Horn, James Purdy, Norman Mailer, John Rechy) ou juste de nom (Michael Nava ou Armistead Maupin...et oui j'ai n'ai pas encore lu Les chroniques de San Francisco !).
Mais aussi des hommes de théâtre comme Edward Albee (Qui a peur de Virginia Woolf - 1963) ou Tony Kushner et sa pièce Angels in America (1991) dont l'adaptation en mini série sera diffusée par par la chaîne HBO en 2003 (en cours de visionnage d'ailleurs). Et enfin des poètes (comme Franck O'Hara qu'il me tarde de lire). Autant vous dire que j'ai noté plusieurs références de romans (j'ai bien peur pour ma pile à lire).
J'ai parcouru la genèse de certaines œuvres que j'avais lues et appréciées comme l'incontournable La chambre de Giovani de James Baldwin ou encore Un homme au singulier de Christopher Isherwood. J'ai perçu différemment Un garçon près de la rivière
de Gore Vidal et son impact lors de sa sortie en 1948. J'ai eu envie de
replonger dans les premiers romans de Edmund White (dont j'ai lu
récemment Jack Holmes et son ami) et dans le théâtre de Tennessee Williams (en photo ci-dessus).
Christopher Bram conclut son livre en rappelant que ces romans, ces poèmes, ces pièces de théâtre touchaient d'abord les lecteurs gay parce qu'ils leur offraient un espace dans lequel ils pouvaient explorer et comprendre leurs propres sentiments. Des individus isolés pouvaient s'imaginer vivant à deux ou au sein d'une communauté. Plus les années passaient, moins les histoires étaient codées, plus elles étaient directes, voire crues. Elles jouaient pourtant le même rôle que lorsqu'elles étaient chuchotées. "Tu es différent, mais tu n'es pas seul", tel était le message. Avec des variations et des nuances : "Tu n'es pas normal, mais personne ne l'est. La normalité n'existe pas". (p 381)
Christopher Bram conclut son livre en rappelant que ces romans, ces poèmes, ces pièces de théâtre touchaient d'abord les lecteurs gay parce qu'ils leur offraient un espace dans lequel ils pouvaient explorer et comprendre leurs propres sentiments. Des individus isolés pouvaient s'imaginer vivant à deux ou au sein d'une communauté. Plus les années passaient, moins les histoires étaient codées, plus elles étaient directes, voire crues. Elles jouaient pourtant le même rôle que lorsqu'elles étaient chuchotées. "Tu es différent, mais tu n'es pas seul", tel était le message. Avec des variations et des nuances : "Tu n'es pas normal, mais personne ne l'est. La normalité n'existe pas". (p 381)
Au cours de ma lecture, j'ai lu un article très complet sur le site les diagonales du temps que je vous recommande chaudement.
Anges batailleurs : les écrivains gays de Tenneessee Williams à Armistead Maupin - Christopher Bram - Editions Grasset - 2013
Commentaires
J'ai beaucoup aimé la citation de Michael Bronski...^^
Angels in America, j'avais bien aimé la mini série.
Une petite question "pratique" : as-tu lu cet essai d'une traite ou es-tu revenu plusieurs fois dessus ? Peut-il se lire comme un roman ?
De Christopher Bram, j'avais lu et aimé Le Père de Frankenstein.
La seule réserve dont je n'ai pas parlé dans l'article c'est l'emploi d'un langage parfois familier, qui surprend et qui ne cadre pas avec les propos (cf le lien vers l'article des "diagonales du temps" qui l'explique très bien). Je pense que la traduction y ai pour quelque chose et/ou Grasset n'a pas fait correctement sont travail d'éditeur.
Bon sinon, si tu te plonges dans ce livre, c'est mort pour ta PAL, mais ça tu l'avais bien compris.
P.S. un de vos billet m'a donné l'envie de lire Graveney hall, por l'instant j'en suis à la page 70 je ne le regrette pas...
Sinon, ravi que Graveney hall vous plaise, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensez ! bonne fin de we.