Chroniques de San Francisco de Armistead Maupin
Fin des seventies. San Francisco,
la fureur au coeur et au corps, consomme la libération sexuelle sous
des néons tapageurs. Débarquant de Cleveland, la jeune Mary Ann
Singleton plante son camp au 28 Barbary Lane, un refuge pour « chats
errants ». Logeuse pour le moins libérale, Mme Madrigal règne en douce
matriarche sur cette étonnante pension de famille...(4ème de couverture 10/18)
Pourquoi ce roman m'était-il tombé des mains il y a dix ans, alors que je viens de le dévorer cette semaine ? Pas le bon timing sûrement. Pourtant force est de reconnaître que la lecture de ce premier épisode fut très agréable.
Les chapitres sont courts, alternant entre différents personnages hauts en couleurs. Un découpage de scènettes astucieux et beaucoup de dialogues. C'est drôle, attendrissant, et l'on s'attache très vite à Michael, Mary Ann ou encore cette fantastique Mme Madrigal. Ces personnages sont certes caricaturaux mais là ou Armistead Maupin est doué c'est qu'en quelques pages seulement, il arrive à brosser des personnalités bien dessinées. Avec son écriture vive et légère, cela lui permet d'aborder une multitude de sujets plus ou moins sérieux ou graves (adultère, solitude, maladie, sexualité, travail...). Il a aussi ce talent, celui de tisser des liens entre les personnages de manière fluide et rapide.
Ecrit en 1978, il revêt aujourd'hui un côté presque documentaire sur le San Francisco des années 70 (notamment les pratiques New-age à gogo). Les Chroniques de San Francisco sont considérées par beaucoup comme un classique de la littérature gay. Comme le souligne très justement Christopher Bram dans son essai Les anges batailleurs, le succès du roman vient aussi parce son écrivain a su toucher un lectorat plus large que le public gay, en introduisant un personnage homosexuel (Michael) parmi d'autres personnages hétéros ou bisexuels, le plaçant au même niveau que les autres, dans la normalité tout simplement.
Ces Chroniques, c'est comme une bonne
série TV (les éditions 10/18 ne s'y sont pas trompés dans le relookage de leurs couvertures il y a quelques années) , on a qu'une envie, c'est de connaître la "saison 2" : Les nouvelles chroniques de San Francisco. Et puis ces romans ont d'ailleurs été adaptés pour la télévision (je suis preneur de vos avis sur cette série).
J'aurais aimé découvrir cette série plus tôt dans ma vie, ayant le plaisir et l'impatience d'attendre la parution de chaque livre. Alors faut-il engloutir les 8 tomes disponibles en français d'un seul coup ? (le nouvel épisode étant paru en janvier : The days of Anna Madrigal, allez faire un tour au passage chez In cold blog qui en parle). Une question d'appétit me direz-vous ?
Commentaires
Lire les huit tomes traduits d'affilée ou par à-coup, that's the (BIG) question !
Le frein, c'est toujours cette crainte d'une éventuelle indigestion qui te dégoûte à jamais et te fasse passer de façon irréversible l'envie de poursuivre... Pourquoi ne pas commencer par enquiller le second tome (ou la saison 2 si je veux parler "marketoche") et tu verras où tu en es de ton envie.
Avec le recul, je me dis que c'est peut-être cette boulimie qui est à l'origine du coup de mou que j'avais ressenti autour du 3e ou 4e tome....
Quant à la série TV (qui ne couvre que les trois premiers tomes si j'ai bonne mémoire), elle vaut surtout si tu as lu et aimé les romans.
en tous les cas, les deux compères de l'Avenue se régalent et ne manqueront pas une fois les 3 tomes engloutis de jeter un coup d'oeil à la série. (Guillome)
Je lirai aussi le prochain tome consacré à Mme Madrigal. D'ailleurs, je vais de ce pas lire le billet d'ICB que je n'ai pas vu passer ! :)