Par le vent pleuré de Ron Rash
Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d'ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s'appelait Ligeia, et personne n'avait plus entendu parler d'elle depuis un demi-siècle.
1969 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l'insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C'est l'époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d'un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d'une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu'elle était apparue.(Présentation éditeur)
Parmi les romans de la rentrée littéraire de cet automne qui me faisaient très envie, figuraient Une histoire des loups d' Emily Fridlund et celui
de Ron Rash. Pour le premier, je dois bien avouer que c'est peut-être ma
première grande déception chez Gallmeister, un éditeur que
j'apprécie beaucoup. Je rejoints assez facilement l'avis de Jérôme.
Mais
revenons à Ron Rash. Quel immense plaisir de retrouver son
écriture. Emprunté à Thomas
Wolfe, le titre
est déjà une merveille !! Si j'ai pu lire des avis et
critiques un peu plus froides que pour ces précédents romans, pour
moi il n'en ai rien quant à la qualité de ce dernier.
Même si
elle apparaît assez classique en apparence, l'histoire est
prenante du début à la fin et très émouvante. Les personnages
sont toujours chez l'écrivain d'une grande profondeur et c'est ce
qui m'a particulièrement plu. La relation entre les deux frères si
différents est traitée avec justesse. On y croit. Les thèmes chers
à l'auteur sont de nouveau présents : le poids de l'héritage
familial, le passé, la soif d’émancipation, la culpabilité et le cadre
d'une petite ville isolée.
Quand le
passé resurgit, il est l'heure de rendre des comptes, Une histoire
sur les choix que l'on fait dont les conséquences sont parfois
impossibles à accepter et à assumer.
Ron Rash
signe avec Par le vent pleuré une perle noire dont la
construction romanesque est méticuleusement soignée et participe
grandement à sa réussite.
Un autre avis à découvrir, celui de Krol.
Par le vent pleuré - Ron Rash - Traduit de l'américain par Isabelle Reinharez - Editions du Seuil - 2017.
Commentaires
@ManU B : justement je n'ai pas lu celui-ci ainsi que les nouvelles§
@Jérôme : au départ, j'ai été étonné par la brièveté du roman qui s'apparente finalement à une grande nouvelle. Après lecture, je me suis dit que c'était juste parfait comme traitement de l'histoire, ça aurait pu se délayer pour rien.
Pour le reste, tu connais mon avis!
Bisous dans l'Avenue