Sauvage de Jamey Bradbury



A l'occasion de sa parution en poche, je republie ici mes impressions de lecture de ce premier roman, qui me reste encore en mémoire à l'heure où j'écris ces mots.

Déjà toute petite, Tracy aimait passer ses journées dans la forêt à la parcourir, à poser des pièges pour capturer des animaux. La forêt est un besoin vital, un véritable refuge. Elle peut aussi y apaiser sa faim de manière particulière : en buvant le sang des animaux, ce qui lui donne accès à des instants de vies. Sa mère lui a cependant posé une limite à ne pas franchir : celle de ne pas faire saigner un être humain. 

Devenu adolescente, la forêt lui permet de maîtriser sa colère. Un jour, elle se fait surprendre par un homme qui arrive derrière elle. Elle sort son couteau, tombe et s’évanouie. Une fois repris connaissance, elle est persuadée qu’elle a tué cet homme, pourtant... Cette agression va déclencher plusieurs événements qui la confrontera à sa mère morte un an auparavant, à son père et à un nouveau venu dans la famille...

Sauvage est un beau roman d’apprentissage où l’héroïne nous fait partager sa passion pour les courses de chiens de traîneaux et nous fait ressentir intensément sa connexion fusionnelle avec la nature. Le deuil de sa mère est difficile, obsessionnelle pour cette jeune fille en devenir. Le lecteur ressent ce bouillonnement intérieur. Cette sauvagerie qu’elle éprouve au plus profond d’elle-même s’apparente à celle de sa mère au même âge ce qui la déstabilise, lui fait peur et à la fois la rassure. Elle ne peut en parler à personne même pas son père. Surtout quand elle voit apparaître sa mère à l’entrée du chemin de la maison qui lui paraît si réelle…

Les touches de fantastique (annoncée dans la quatrième de couverture) n’ont pas été pour me déplaire (bien au contraire !) et servent véritablement l’histoire. Pourtant il m’a fallu parfois relire certains passages pour bien comprendre ce qui ressortait du réel et du fantastique. J’ai aimé l’intensité du personnage, l’engrenage des situations dont la tension monte crescendo et le final pourtant prévisible. 

Pour un premier roman, j'ai été conquis même si les allers retours entre le présent et le passé méritaient parfois d'être plus clairs, à moins que cela soit voulu.

Sauvage - Jamey Bradbury - traduction de l'anglais par Jacques Mailhos - Gallmeister - Sortie en librairie le 18 juin 2020

Commentaires

Ingannmic, a dit…
Cette sortie poche est une excellente nouvelle, je l'attends depuis la parution de ce titre, qui me fait très envie !
manU_Bouquins a dit…
Je viens de le commencer !