Tout s'est bien passé de François Ozon
Tout s'est bien passé est le dernier film de François Ozon, un réalisateur que nous aimons particulièrement sur l'Avenue.
Le film est disponible grâce à l'éditeur Diaphana Edition Vidéo, "En Blu-Ray, DVD et VOD depuis le 1er février, et en EST depuis le 28 janvier".
le site Internet de l'éditeur, son Facebook et son Twitter.
Le film est basé sur le roman autobiographique d'Emmanuèle Bernheim.
C'est une histoire familiale, celle de deux filles (Emmanuèle, interprétée par Sophie Marceau et Pascale, interprétée par Géraline Pailhas) et leur père âgé, André (André Dussolier), collectionneur d'art bien connu.
Celui-ci est à moitié paralysé après un accident vasculaire cérébral. Ne pouvant plus supporter son état, il demande à Emmanuèle de l'aider à mourir. L'euthanasie étant interdite en France, le spectateur suit le parcours de ces deux sœurs, déchirées entre le souhait d'exaucer son vœu et l'idée de le perdre, en prenant contact avec une clinique en Suisse. Les proches du père ne comprennent pas ou refusent une telle décision.
Un sujet d'actualité encore tabou où François Ozon annonce la couleur tout d'abord par le choix du titre de son film : "Tout s'est bien passé" qui apparaît évidement d'une ironie cruelle. Le développement de l'intrigue est attendu, avec un bon dosage entre le drame et la comédie. Comme le réalisateur le précise dans son interview (bonus du blu-ray), il a voulu faire un film qui parle de la vie, malgré le sujet grave. Et cela fonctionne très bien.
Car parler de la mort, c'est évidemment parler de la vie. On le découvre grâce à André Dussollier qui incarne un personnage plutôt enjoué à l'idée d'en finir. Ce qui apporte une vraie bouffée d'oxygène au film.
C'est avec justesse et beaucoup de respect que François Ozon souligne les différentes étapes et obstacles que vont rencontrer les deux sœurs. Elles vont peu à peu s'épuiser physiquement et émotionnellement (ne parle-t-on pas de l'épuisement des aidants ?). Une responsabilité morale et des choix humains difficiles à prendre, sans compter les possibilités juridiques complexes.
Sophie Marceau et Géraldine Pailhas sont convaincantes. L'alchimie entre les deux actrices éclate à l'écran (elles en parlent aussi dans l'un des bonus). Nous avons donc eu beaucoup d'empathie pour ces deux sœurs confrontées à un père égoïste et têtu, qui a toujours entretenu une rivalité entre elles. A cela s'ajoute l'accompagnement de leur mère, artiste reconnue, atteinte de la maladie de Parkinson. L'interprétation froide et morne de Charlotte Rampling est remarquablement juste.
Nous tenions aussi à souligner la très belle interprétation d'Hanna Schygulla, qui incarne un rôle délicat : celui de l'accompagnante des personnes prêtes à se faire euthanasier.
On retiendra la sobriété en émotion du film, sa joie, ses moments touchants, ses scènes comiques.
Un film qui alimente un sujet délicat, celui du choix de fin de vie et celui du droit à mourir dans la dignité.
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