Un été dans la Sierra de John Muir
Encore une de ces magnifiques journées de la Sierra, au cours desquelles on a l’impression de se dissoudre et d’être absorbé, puis envoyé tout palpitant on ne sait trop où. La vie ne semble ni longue ni courte, et nous ne songeons pas plus à gagner du temps ou à nous dépêcher que les arbres et les étoiles. Voilà la véritable liberté, voilà une excellente et pratique sorte d’immortalité.
Les rochers, l’air ambiant, tout me parle d’une voix audible ou silencieuse ; tout est joyeux, merveilleux, enchanteur, tout bannit la lassitude et le sentiment du temps qui passe. Lorsqu’on s’enfonce ainsi au cœur de la montagne, on n’éprouve plus aucun désir de quoi que ce soit, ni maintenant ni plus tard.
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