Lorsque nous vivions ensemble (suite II)
Je viens de terminer le premier volume....je reste ébloui par tant de poésie, de justesse, Apparemment le 2ème tome est repoussé au 30 octobre, patience donc. D'un autre côté, je pense qu'il va me falloir quelques temps pour digérer tout ce que ce manga évoque et remue en moi.
Site officiel de l'auteur
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Voici la critique de manga news :
Voilà bien un pari risqué de la part de Kana. L’éditeur ne manque pas d’ambition pour publier une histoire aussi longue et sérieuse que cette saga en 3 tomes de 700 pages. Il est vrai que d’un première abord, la série à de quoi décourager.
Lorsque l’on feuillète ce massif volume, on est frappé par la beauté mais aussi l’abrupte austérité de l’ensemble qui contraste déjà avec la gaité de la couverture.
Le récit se passe dans une période de grands changements économiques. Les illusions de bonheur des années 60 ont fait la place à une grande inquiétude pour l’avenir. Le matérialisme rassurant installe une société de consommation qui balaie l’espoir d’une vie simple et agréable. Les valeurs de travail et de productivité commencent à se cristalliser.
C’est dans ce contexte incertain que Kyoko et Jiro tentent de vivre leur histoire d’amour. Subsistant modestement en couple du salaire de graphiste de Kyoko et des travaux occasionnels d’illustrateur de Jiro.
De par le titre, on fonde déjà peu d’espoir sur l’avenir sentimental du couple. Le récit prend immédiatement un ton nostalgique et poétique.
Sur les 27 premiers chapitres de ce volume, on assiste à des épisodes de la vie en couple avec ses tentions et ses moments de passion ou de frustration. Cette frustration prend à divers moments des aspects violents aux scènes de sexe sans plaisir ou à des moments d’incommunicabilité de la part de Jiro. Il règne une atmosphère d’une grande morbidité que souligne l’élégance du trait de Kamimura. Il est souvent question de suicide romantique – de suivre son amant ou sa maitresse dans la mort.
La poésie assez lourde de sens pèse par ses consonances gothiques sur l’ensemble de l’histoire qu’on suppose déjà tragique. Kamimura prend pour modèle des poètes comme Mallarmé ou le belge Maurice Maeterlink, dont il fait référence dans « l’oiseau bleu », pour user d’un style poétique dérythmé et sorti des conventions du genre. Les vers sont dépersonnalisés et ne trouvent de rythme que dans la répétition du mot amour, comme un guide, un leitmotiv à l’existence de ces deux jeunes gens écrasés par la raison sociale et économique.
Vous aurez compris à la lecture de cette critique que d’entamer la lecture de cette saga est une rude épreuve qui contribue plus à l’élévation artistique, affective et sociale qu’au simple divertissement. On sort de sa lecture ému par la force graphique simple et proche de l’estampe traditionnelle et bouleversé par la profonde angoisse du lendemain ressentie par Kyoko et Jiro.
On passe son chemin sur tant de noirceur et de tristesse ou, comme moi, on s’accroche pour assister au destin du couple comme on assiste à un accident au ralenti.
Lorsque l’on feuillète ce massif volume, on est frappé par la beauté mais aussi l’abrupte austérité de l’ensemble qui contraste déjà avec la gaité de la couverture.
Le récit se passe dans une période de grands changements économiques. Les illusions de bonheur des années 60 ont fait la place à une grande inquiétude pour l’avenir. Le matérialisme rassurant installe une société de consommation qui balaie l’espoir d’une vie simple et agréable. Les valeurs de travail et de productivité commencent à se cristalliser.
C’est dans ce contexte incertain que Kyoko et Jiro tentent de vivre leur histoire d’amour. Subsistant modestement en couple du salaire de graphiste de Kyoko et des travaux occasionnels d’illustrateur de Jiro.
De par le titre, on fonde déjà peu d’espoir sur l’avenir sentimental du couple. Le récit prend immédiatement un ton nostalgique et poétique.
Sur les 27 premiers chapitres de ce volume, on assiste à des épisodes de la vie en couple avec ses tentions et ses moments de passion ou de frustration. Cette frustration prend à divers moments des aspects violents aux scènes de sexe sans plaisir ou à des moments d’incommunicabilité de la part de Jiro. Il règne une atmosphère d’une grande morbidité que souligne l’élégance du trait de Kamimura. Il est souvent question de suicide romantique – de suivre son amant ou sa maitresse dans la mort.
La poésie assez lourde de sens pèse par ses consonances gothiques sur l’ensemble de l’histoire qu’on suppose déjà tragique. Kamimura prend pour modèle des poètes comme Mallarmé ou le belge Maurice Maeterlink, dont il fait référence dans « l’oiseau bleu », pour user d’un style poétique dérythmé et sorti des conventions du genre. Les vers sont dépersonnalisés et ne trouvent de rythme que dans la répétition du mot amour, comme un guide, un leitmotiv à l’existence de ces deux jeunes gens écrasés par la raison sociale et économique.
Vous aurez compris à la lecture de cette critique que d’entamer la lecture de cette saga est une rude épreuve qui contribue plus à l’élévation artistique, affective et sociale qu’au simple divertissement. On sort de sa lecture ému par la force graphique simple et proche de l’estampe traditionnelle et bouleversé par la profonde angoisse du lendemain ressentie par Kyoko et Jiro.
On passe son chemin sur tant de noirceur et de tristesse ou, comme moi, on s’accroche pour assister au destin du couple comme on assiste à un accident au ralenti.
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