Légendes d'automne de Jim Harrison
Ca faisait très longtemps que je voulais lire ce roman, daté de 1978 qui apparaît pour beaucoup comme un livre culte . J'en attendais donc beaucoup. Cet été, j'ai enfin pris le temps. J'ai ouvert le livre et je me suis aperçu que ce n'était pas un roman mais 3 nouvelles. Sur le coup j'étais un peu déçu car j'avais envie d'être transporté dans une histoire extraordinaire, une espèce de grande sage familiale (je m'étais déjà imaginé pleins de choses....).J' me suis dit qu'une nouvelle d'une 100aine de pages ne pourrait pas arriver à me faire vibrer au même titre qu'un roman. Pffffff, quel idiot je suis !!!
Jim Harisson a de nombreux talents : celui de très bien écrire et de vous emmener loin avec ses personnages. 3 visages d'hommes dans des époques différentes (la première guerre mondiale et les années 70) qui ont tous un point commun : la vengeance. Pas facile de parler de ce recueil tellement ils sont forts et ambitieux. Pleines d'images me sont venus à l'esprit en lisant ces histoires : un véritable film se déroulant devant mes yeux... A noter que la préface très intéressante replace dans le contexte américain la place d'Harrison dans la littérature américaine.
Les premières lignes sont originales et inhabituelles. Jim Harrison adopte le point de vue d'un vautour qui se demande si l'homme, allongé sur le sol poussiéreux, maculé de sang, est mort ou vivant, auquel cas il pourrait s'en approcher pour en faire son festin.....
Je vous invite à découvrir cet écrivain. Et si vous aimez, n'hésitez pas à piocher dans le catalogue des éditions Gallmeister qui s'en réclame.
Les romans de Harrison font entrevoir en chacun de nous l'ombre portée du criminel, du tricheur et du saint. Au surplus, le style est à lui seul un chef-d'oeuvre, une leçon pour les auteurs français plus habiles à sodomiser les mouches de la ponctuation, à sacraliser des arguties qu'à livrer une inspiration urgente. Le roman, pour Harrison, c'est la religion du délire. Il enivre les mots, les soûle à mort ; il écrit à tue-tête et bâtit des phrases où se devinent encore les ahans et les suées. Jim Harrison est un écrivain passionné, donc il nous passionne ! (4ème de couverture, Yann Queffélec)
La version poche édition limitée du livre :
Commentaires
PS : tu as bien fait de venir sur mon blog, je ne connaissais pas le tien, que je trouve très bien. A bientôt