Moins que zéro de Bret Easton Ellis
Los Angeles, 1985. Clay y revient pour les vacances de Noël retrouver sa famille et ses amis. Des jeunes gens friqués, tous beaux et bronzés. Clay passe son temps dans différentes fêtes qui s'enchaînent où tout le monde boit, se drogue et baise. Les personnes y sont superficiels, interchangeables, caricaturaux. De plus, Clay est un jeune homme perdu. Il voit régulièrement son psy et hésite à arrêter sa thérapie, ne prend jamais d'initiative et se laisse entraîner par le courant.
A première vue, le roman peut paraître cliché, absolument vide. Mais c'est ça qui fait la force du roman je pense. Ecrit par un jeune homme de 21 ans encore étudiant à l'époque, voici comme il en parle dans une interview donnée en 2005 :
Moins que zéro était satirique. Je détestais la culture jeune. Le plus horrible, c'est que j'en faisait partie, et mes amis aussi : je haïssais les fringues qu'ils portaient, la musique qu'ils écoutaient, je trouvais que tout ça craignait. Moins que zéro fut ma réponse à leur passivité, à leur ironie, à toute l'attention qu'ils portaient à des merde. C'est l'énergie de toute cette colère qui a illuminé nom travail pendant des années et m'a rendu polémique.
Au début de la lecture, c'est une accumulation de scènes stériles où les personnes sont comme des automates obéissants à des codes, ceux du milieu du cinéma et de la mode américaine des années 80. Où ces jeunes adultes apprennent d'abord par la presse people où sont leurs parents à défaut de les voir. Un monde dans lequel le jeune homme erre sans but, se sentant transparent aux yeux des autres. A la sortie d'une soirée, tout en conduisant, il voit une affiche publicitaire "Disparaître ici". Ces mots le hantent et sont un vrai leitmotiv du roman.
Alors il est clair que soit on aime ou on déteste Breat Easton Ellis. Génie pour certains, imposteur pour d'autres. Pour ma part, il m'a mis mal à l'aise, ne sachant pas vers quoi j'allais au fur et à mesure de la lecture. La satire vire au malsain, surtout à la fin et pourtant je ai été absorbé par le livre qui par son côté vide et superficiel arrive à en dire long sur une société et ses pantins.
Une découverte qui m'a conduit à poursuivre avec Suite(s) impériale(s).
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