Melancholia de Lars Von Trier
Depuis quelques années, je n'allais plus vraiment voir les films de Lars Von Trier au cinéma. C'est aujourd'hui que je le regrette car il va me falloir saisir tout cet entre-deux qui lui a permis d'en arriver là. En fait, le Dogme m'intéressait toujours mais je croyais (à tort surement) qu'il était arrivé à un point final.
C'est la fin, celle du monde, de la planète, de la vie, qu'il met ici en scène avec un talent fou. De nouveau, la caméra vibre et nous rappelle, comme le faisait déjà la nouvelle vague, que ne pas tout comprendre (c'est à dire au cinéma ne pas tout voir, ne pas tout entendre) c'est déjà imaginer. Saisir par là un sens plus vaste.
Lars Von Trier propose de nous emmener, de nous accompagner donc, jusqu'à la fin. Celle du monde, de la vie, de la famille aussi.
La structure du film utilise beaucoup le binaire : deux soeurs (Justine et Claire), deux parties qui leur sont dédiées, deux planètes, la famille déchirée entre l'amour et la haine : "I hate you so much sometimes!" (scandé magnifiquement par Charlotte Gainsbourg), la lumière et l'obscurité.
Finalement on en revient à un cinéma qui est à la fois très produit et très dépouillé, qui se concentre sur le gigantisme et les petits détails de la vie. Sur la condition humaine (inséparable de la solitude existentielle) et l'humanisme (la cabane magique et ces mains qui se tiennent jusqu'au bout).
Pour ne pas gâcher le plaisir, je ne donnerai pas d'autres éléments, simplement la bande annonce officielle que voici :
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