La mort heureuse d'Albert Camus (3)















"Tout au long du voyage, contemplant les jeux de l'eau et de la lumière, le matin puis le cœur du jour et le soir sur la mer, il accorda son cœur aux lents battements du ciel et revint à lui-même. Il se méfiait de la vulgarité de certaines guérisons. Étendu sur le pont, il comprenait qu'il ne fallait pas s'endormir mais veiller, veiller contre les amis, contre le confort de l'âme et du corps. Il avait à construire son bonheur et sa justification."

"La mer se froissait lentement contre les flancs du navire. Le ciel se chargeait des forces extrêmes et de larmes et de soleil, cette vie dans le sel et la pierre chaude, il lui semblait qu'à la caresser toutes ses forces d'amour et de désespoir se conjugueraient. Là étaient sa pauvreté et sa richesse unique. C'était comme si, marquant zéro, il recommençait la partie mais avec la conscience de ses forces et la fièvres lucide qui le pressaient en face de son destin."

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